La Première entreprise de France entre espoir et inquiétude

Interrogés en juillet dernier, 60% des artisans faisaient état d’une situation meilleure que l’an passé malgré la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières. Portés par la passion de leurs métiers, bien que celui-ci soit jugé plus difficile qu’il y a dix ans et malgré un contexte économique pesant, 52 % des artisans interrogés déclaraient alors être optimiste pour l’avenir.

 

visuel cp conf rentree 2025
Au début de l’été un contexte économique jugé pesant mais pas sans perspectives

Selon notre baromètre 2025, l’instabilité économique et l’inflation impactent fortement l’activité des artisans : 85% d’entre eux se déclarent fortement touchés par la hausse des prix des matières premières et 82% par l’augmentation du coût de l’énergie. L’instabilité économique (dont l’inflation), et le pouvoir d’achat sont les principales sources d’inquiétude citées par les artisans.

 

Pour autant, 60 % des artisans constataient au début de l’été une amélioration de leur situation par rapport à l’an dernier et 52 % d’entre eux se déclaraient même optimistes pour l’avenir en dépit du contexte.

Une priorité affirmée : la rentabilité

Sans surprise, face à ce contexte économique en demi-teinte, les artisans comme les porteurs de projets placent la rentabilité au cœur de leurs préoccupations pour les mois à venir. Elle est assez naturellement suivie de près par le développement commercial.

 

Pour autant ils étaient 82 % des artisans, comme 78 % des porteurs de projets, à penser être en mesure d’atteindre leurs objectifs financiers en 2025.

Passion et résilience, au cœur de l’envie d’entreprendre dans l’artisanat

Portés par la passion de leur métier, ils sont 9 sur 10 à déclarer « garder la flamme » et 84% à avoir envie de transmettre leur savoir aux nouvelles générations. Pourtant, signe que la période est particulièrement éprouvante, la moitié des artisans interrogé a déjà envisagé de cesser son activité, même si 80% d’entre eux n’envisagent pas d’exercer un autre métier.

Un besoin renforcé d’accompagnement de proximité

C’est sans surprise, que les attentes de soutien s’intensifient, en particulier chez les jeunes artisans (93%), alors que le recours aux services proposés par le réseau des CMA ont déjà augmenté par rapport à l’an passé (47% des artisans et 45% des porteurs de projet). En miroir à leur préoccupation de rentabilité, l’accompagnement en gestion et financement est jugé prioritaire par un artisan sur quatre et un porteur de projet sur trois, et c’est sur cet accompagnement que le réseau des CMA est particulièrement attendu.

Ce baromètre confirme une conviction profonde : le chef d’entreprise artisanale a plusieurs casquettes alors qu’au départ il a un seul métier, celui de faire. Cette spécificité nécessite un accompagnement sur mesure, c’est tout sens du projet de transformation du réseau, mais c’est surtout un service qui répond aux besoins, 94% des artisans ayant eu recours à cet accompagnement se déclare satisfait.

Joël Fourny 2023
Joël Fourny
président de CMA France
L’apprentissage, une mission fondamentale pour l’avenir de la filière artisanale

Alors que la dynamique semble marquer le pas, avec un nombre de nouveaux contrats en léger recul par rapport à l’an passé, l’apprentissage demeure une priorité pour l’avenir de nos métiers.

 

Si 4 artisans sur 10 envisagent de recruter un apprenti dans les six prochains mois, il est essentiel que cette intention se confirme dans les faits, il en va de l’avenir de la filière artisanale.

Un optimisme en demi-teinte qui se heurte à un avenir plus incertain que jamais

« Face à une consommation atone, les artisans font le dos rond. Ils attendent avec impatience que l’orage passe, et veulent croire en l’avenir grâce à un bilan des 12 derniers mois meilleur que celui de l’an dernier. »

 

Pour autant ces chiffres déjà en demi-teinte sont à nuancer avec une rentrée qui ne se présente pas sous les meilleurs hospices. Outre la morosité ambiante, et des tensions sur les trésoreries, Le manque de visibilité engendré par l’incertitude politique a un impact majeur sur la confiance dans l’avenir.

 

En cette rentrée, l’inquiétude qui gagne aujourd’hui l’économie française n’épargne pas l’artisanat ; et va se traduire mécaniquement par un attentisme prudent, alors que la croissance passe par la consommation des ménages et l’investissement des entreprises. Il est donc urgent de retrouver de la stabilité pour créer les conditions de la confiance et enrayer cette spirale négative. 

 

Joël Fourny conclut, non sans une certaine gravité : « L’artisanat, 1ère entreprise de France, si elle est résiliente et composée de personnes passionnées par leurs métiers, reste fragile. C’est pourquoi nos décideurs politiques doivent absolument faire preuve d’esprit de responsabilité. Nous avons impérativement besoin de stabilité et de visibilité pour retrouver le chemin de la confiance et par effet domino celui de la croissance. »

Télécharger le communiqué